Avec la crise sanitaire, le développement de la visioconférence, dans les entreprises, a été massif et rapide, sans forcément prévenir les effets néfastes sur la santé des salariés. L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) vient de publier des recommandations en matière de bonne utilisation de la visioconférence : Visioconférences. Comment préserver la santé de vos salariés ?

L’INRS identifie deux risques pour la santé : physiques et psychologiques.

Les risques physiques

Les risques physiques sont au nombre de trois : auditif, visuel et lié à la sédentarité.

Pour les risques auditifs, l’Institut préconise de sensibiliser les salariés ainsi, qu’une mise à disposition de casques et d’écouteurs performants.

Pour la fatigue visuelle, la mise à disposition d’écrans adaptés est préconisée. Et ne surtout ne pas suivre une visio sur smartphone !

Afin d’éviter les postures sédentaires, les salariés doivent rompre la posture assise toutes les 30 minutes. Pas toujours facile, en plein milieu d’une conférence !

 

Les risques psychosociaux

Deux risques psychosociaux sont identifiés : l’isolement et la surcharge attentionnelle.

L’isolement dû à la visioconférence a déjà été abordé dans de nombreuses études. Pour pallier à ce risque, les encadrants doivent être mieux formés et un système de remontée de signalements des salariés en difficulté doit être instauré.

La surcharge attentionnelle est le fait pour un salarié de réaliser d’autres tâches pendant la visioconférence (consultation de mails, envoi de SMS, etc.). Pour pallier à cette dérive, l’organisation des réunions doit être rythmée et chacun doit se sentir impliqué.

 

Le format de la réunion doit être adapté

Avant d’organiser une réunion en visioconférence, il faut peser les avantages et inconvénients de ce format et envisager d’autres modes de réunion (présentiel, mails, téléphone). Si, au final, la visioconférence apparaît comme la modalité la plus adaptée, il est nécessaire de calibrer le format : réunions courtes et concises, invitation des seules personnes réellement concernées, établissement et respect de l’ordre du jour.

L’Institut estime qu’il faut éviter au maximum les réunions « hybrides », c’est-à-dire une partie des participants en présentiel et une partie en visioconférence. Cela crée un déséquilibre entre les participants.

 

Le rôle du CSE et de la CSSCT

Selon une étude de la DARES (du 28 mai 2021), pendant la pandémie, l’état de santé des salariés s’est fortement dégradé d’un point de vue psychique. 32 % des salariés interrogés pointent une surcharge de travail et une charge émotionnelle forte.

Les télétravailleurs ont davantage été impactés par la crise sanitaire.

Avec la généralisation du télétravail et des visioconférences, employeurs et élus du personnel ont perdu les contacts quotidiens avec les salariés. Dans quel état psychologique sont les salariés ?

Le CSE et la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) doivent être à l’écoute, détecter le « malaise social » et travailler de concert avec l’employeur pour traiter ce problème.

CEOLIS

Didier FORNO

Expert CSE

Publié le 21/06/2022