La rentrée de septembre est un moment clé pour les élus du CSE. Elle marque le lancement des grands chantiers de fin d’année, et notamment des négociations obligatoires (NAO) avec l’employeur. Anticiper ces discussions dès septembre permet aux élus de gagner en efficacité, de défendre au mieux les intérêts des salariés et de renforcer leur légitimité. Voyons ensemble comment structurer cette préparation.

Pourquoi anticiper les négociations de fin d’année ?
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) portent sur des sujets sensibles :
- Les salaires et le pouvoir d’achat,
- L’égalité professionnelle femmes-hommes,
- L’organisation du temps de travail et le télétravail,
- La qualité de vie et les conditions de travail (QVCT).
À la fin de l’année, le calendrier du CSE est déjà chargé : clôture budgétaire, préparation des activités sociales et culturelles (ASC), consultations récurrentes… C’est pourquoi une préparation en amont dès septembre est indispensable pour arriver aux discussions avec des arguments solides.
Le calendrier à suivre pour les élus CSE
Septembre : phase de diagnostic
- Analyser la BDESE (base de données économiques, sociales et environnementales), véritable tableau de bord de l’entreprise.
- Identifier les priorités des salariés via sondages, réunions d’échanges ou boîtes à idées.
- Mesurer l’impact économique de l’inflation et des évolutions de l’activité de l’entreprise.
Octobre : phase de préparation
- Définir les thèmes à aborder en priorité (salaires, télétravail, égalité pro).
- Construire des revendications chiffrées et réalistes.
- Se coordonner entre élus et, si possible, avec les organisations syndicales.
- Préparer des comparatifs (conventions collectives, données sectorielles).
Novembre / Décembre : phase de négociation
- Entrer en discussion avec des arguments étayés.
- Proposer des compromis concrets et applicables.
- Suivre les échanges et formaliser les engagements dans un accord écrit.

Encadré pratique : la checklist de rentrée du CSE
Pour bien préparer vos négociations, voici une liste des actions clés à lancer dès septembre :
- Vérifier la mise à jour de la BDESE.
- Organiser une réunion interne des élus pour définir les priorités.
- Interroger les salariés via un questionnaire rapide.
- Identifier les écarts de rémunération et préparer vos chiffres.
- Se renseigner sur les négociations sectorielles ou accords comparables.
- Prévoir du temps pour analyser les données avec l’aide d’un expert CSE.
Un tableau récapitulatif ou un calendrier partagé peut aussi aider l’équipe à rester alignée tout au long de l’automne :
Les sujets incontournables à préparer
- Salaires et pouvoir d’achat : face à l’inflation, les salariés attendent des revalorisations concrètes (augmentations générales, primes, dispositifs d’épargne salariale).
- Égalité professionnelle femmes-hommes : analyse des écarts de rémunération, suivi de l’Index égalité, actions correctives à proposer.
- Télétravail et organisation du travail : nombre de jours autorisés, indemnisation des frais, équilibre entre flexibilité et cohésion d’équipe.
- Conditions de travail et QVCT : gestion de la charge de travail, prévention des risques psychosociaux, amélioration de la conciliation vie pro/vie perso.

Quelles augmentations sont anticipées pour 2026 ?
Selon les premières tendances économiques, les augmentations salariales pour 2026 devraient rester influencées par deux facteurs majeurs :
- La poursuite d’une inflation modérée, qui pourrait maintenir la pression sur les salaires dans de nombreux secteurs.
- Les tensions sur le marché du travail, notamment dans certaines branches en difficulté de recrutement, qui pousseront les entreprises à revoir leurs grilles de rémunération.
Les cabinets spécialisés anticipent des revalorisations comprises entre 3 % et 4 % en moyenne, avec des écarts importants selon la taille de l’entreprise et le secteur d’activité. Pour les élus du CSE, il est essentiel de suivre les prévisions économiques et d’appuyer les revendications sur des données sectorielles fiables afin de maximiser les chances d’obtenir des augmentations significatives.
Encadré chiffré : prévisions sectorielles 2026 (moyenne)
- Industrie : +3,5 %
- Services : +3,2 %
- Commerce : +2,8 %
- Branches en tension (informatique, santé, BTP) : entre +4 % et +5 %
Ces projections restent indicatives et dépendront fortement de la conjoncture économique ainsi que des politiques internes de chaque entreprise.
Conseils pratiques pour réussir vos négociations
- Arriver préparé : appuyez-vous sur des données chiffrées issues de la BDESE et des enquêtes internes.
- Être force de proposition : ne pas se limiter à critiquer, mais avancer des solutions concrètes et applicables.
- Impliquer les salariés : valoriser leurs attentes et communiquer sur les avancées obtenues.
- Travailler en équipe : répartir les rôles entre élus pour être plus efficace.
- Solliciter un expert-comptable CSE (comme CEOLIS) pour vous accompagner dans l’analyse des données économiques et la préparation des argumentaires.
Conclusion
Les négociations de fin d’année se préparent dès la rentrée. Un CSE bien organisé et appuyé par des analyses solides est en mesure d’obtenir des avancées concrètes pour les salariés. Ne laissez pas passer cette opportunité stratégique !
Contactez CEOLIS, expert-comptable dédié aux CSE, pour bénéficier d’un accompagnement sur-mesure dans vos négociations.
Didier FORNO
Expert du CSE
CEOLIS
Publié le 16/09/2025