L’intelligence artificielle (IA) transforme déjà en profondeur le monde du travail. Automatisation des tâches, nouveaux outils collaboratifs, évolution des métiers : les salariés doivent être formés pour rester compétitifs et ne pas subir ces changements. Les élus du CSE ont ici un rôle clé pour anticiper les besoins, veiller au respect des obligations de l’employeur et demander des formations adaptées.

 

L’IA, un tournant pour les compétences des salariés

L’essor de l’IA touche tous les secteurs : gestion administrative, communication, maintenance, commerce, analyse de données, etc.
Pour les salariés, cela signifie :

  • Des tâches automatisées : réduction des activités répétitives.
  • De nouvelles compétences requises : analyse, interprétation des résultats, utilisation d’outils numériques avancés.
  • Une évolution des métiers : certains disparaissent ou se transforment, d’autres émergent.

Former les salariés IA

Former les salariés à l’IA, ce n’est pas seulement une question de productivité : c’est aussi une garantie d’employabilité et de sécurisation des parcours professionnels.

 

Quelles obligations pour l’employeur en matière de formation ?

Le Code du travail impose à l’employeur de maintenir l’adaptabilité des salariés à leur poste et de veiller à leur employabilité. Face à l’arrivée de l’IA, cela signifie :

  • Obligation d’adaptation : proposer des formations pour maîtriser les nouveaux outils.
  • Entretiens professionnels : intégrer les enjeux numériques et technologiques tous les 2 ans.
  • Plan de développement des compétences : prévoir des modules IA adaptés aux métiers de l’entreprise.
  • Prévention des risques : accompagner le changement pour limiter le stress et la crainte de remplacement.

À retenir : un employeur qui ne forme pas ses salariés aux nouveaux outils risque d’engager sa responsabilité en cas d’inadaptation professionnelle.

 

Le rôle du CSE dans l’accompagnement de ces transformations

Les élus du CSE ont toute légitimité pour agir sur ce sujet stratégique. Ils peuvent :

  • Demander des informations lors des consultations récurrentes.
  • Interroger l’employeur sur les impacts de l’IA sur les métiers.
  • Proposer des formations ciblées dans le plan de compétences.
  • Recourir à l’expertise CSE : un expert-comptable comme CEOLIS peut analyser les impacts sociaux et économiques d’un projet d’automatisation.
  • Sensibiliser les salariés à l’importance de la formation continue et aux dispositifs disponibles (CPF, Pro-A, etc.).

Compétences IA salariés

Comment demander et négocier des formations adaptées à l’IA ?

Pour agir efficacement, les élus peuvent :

  1. Identifier les besoins : recenser les métiers les plus concernés par l’IA.
  2. S’appuyer sur les instances : proposer l’inscription de modules IA dans la consultation sur la politique sociale.
  3. Mobiliser les dispositifs existants :
    • CPF (Compte personnel de formation) : formations individuelles.
    • Plan de développement des compétences : initiative de l’employeur.
    • Transition professionnelle (ex-CIF) : reconversions.
  4. Négocier en mettant en avant l’intérêt partagé : performance de l’entreprise et sécurisation des parcours salariés.

 

Exemples concrets de formations à l’IA pour les salariés

Pour aider les élus à formuler des propositions précises, voici quelques pistes de formations adaptées aux différents profils :

Pour les métiers administratifs et supports

  • Initiation à l’IA et à ses usages quotidiens : comprendre les bases (ChatGPT, copilotes bureautiques).
  • Automatisation des tâches répétitives : création de tableaux, traitement de données, rédaction de documents.

Pour les métiers commerciaux et relation client

  • Utiliser l’IA pour analyser les données clients (CRM, scoring).
  • Chatbots et relation client augmentée : formation à la gestion assistée par IA.

Pour les métiers techniques et de production

  • Maintenance prédictive grâce à l’IA.
  • Analyse de données industrielles pour améliorer la qualité et la productivité.

Pour tous les salariés

  • Sensibilisation éthique et juridique à l’IA : biais algorithmiques, respect de la confidentialité des données, RGPD.
  • Compétences transversales numériques : cybersécurité, collaboration avec les outils digitaux.

Bon à savoir : De nombreux organismes (AFPA, CNAM, OPCO, écoles spécialisées) proposent des modules spécifiques à l’IA accessibles via le CPF.

 

Boîte à outils pour les élus du CSE

Pour accompagner efficacement ce sujet, les élus peuvent utiliser :

  • Une grille d’analyse des métiers impactés par l’IA (à construire avec l’employeur).
  • Un benchmark des formations disponibles via les OPCO et plateformes comme MonCompteFormation.
  • L’appui d’un expert CSE comme CEOLIS pour identifier les besoins réels et sécuriser la négociation.

Boite à outils IA CSE

Conclusion

La formation à l’intelligence artificielle est un enjeu stratégique pour l’entreprise comme pour les salariés. L’employeur a l’obligation d’accompagner cette mutation, mais les élus du CSE doivent rester vigilants et proactifs pour que les dispositifs de formation soient réellement adaptés et accessibles à tous.

CEOLIS accompagne les CSE dans l’analyse des projets liés à la transformation numérique et dans la mise en place de plans de formation pertinents. Contactez nos experts pour anticiper les impacts de l’IA dans votre entreprise.

Didier FORNO

Assistance du CSE

CEOLIS

Publié le 25/08/2025