Le 10 septembre 2025 s’annonce comme une journée majeure de mobilisation sociale. Plusieurs organisations syndicales nationales ont lancé un appel au blocage du pays, en réponse à des réformes jugées injustes pour les travailleurs. Face à cet événement, les élus du personnel, et notamment les membres de CSE, ont un rôle essentiel à jouer.

 

Les revendications à l'origine du mouvement

Ce mouvement social d’envergure nationale s’organise autour de plusieurs revendications majeures :

  • Retrait de la réforme du temps de travail : un projet de loi prévoit d'assouplir encore davantage les durées maximales quotidiennes et hebdomadaires, notamment dans certaines branches dites "à forte amplitude".
  • Opposition à la réforme de l’assurance chômage : la baisse programmée des indemnités pour les travailleurs précaires est vivement critiquée.
  • Défense du pouvoir d’achat : dans un contexte d’inflation persistante, les syndicats dénoncent le gel des salaires dans de nombreux secteurs publics et privés.
  • Préservation du droit de grève et des libertés syndicales, face à certaines décisions récentes perçues comme des tentatives de restriction.

 

Le positionnement des principales organisations syndicales

  • CGT, FO, Solidaires et FSU : appellent à une mobilisation massive et à des actions de blocage sur l’ensemble du territoire (zones industrielles, ports, axes routiers, etc.).
  • CFDT : se montre plus réservée, mais soutient certaines revendications et appelle à des actions locales ciblées.
  • UNSA, CFE-CGC : dénoncent certaines mesures du gouvernement mais privilégient le dialogue social plutôt que la confrontation.

 

Le rôle des élus du personnel face à cette mobilisation

Les membres du CSE (comité social et économique) sont en première ligne dans ce contexte. Leur mission : informer les salariés, relayer les préoccupations, et jouer un rôle de médiation entre la direction et les salariés.

Quelques points de vigilance :

  • La grève est un droit, mais elle est encadrée : il n’est pas nécessaire de prévenir l’employeur individuellement, sauf pour certains secteurs (transports, santé…).
  • Les élus peuvent faire grève, comme tout salarié, à condition de respecter les règles en vigueur.
  • Les CSE peuvent se réunir en séance extraordinaire pour discuter de la situation, à la demande d’au moins la moitié des élus titulaires.

Quelle posture adopter en tant qu’élu ?

Face à cette mobilisation, trois axes peuvent guider l’action des représentants du personnel :

  1. Informer sans inciter : Le rôle des élus est d’expliquer les raisons de la mobilisation, sans appeler formellement à la grève sauf mandat syndical explicite.
  2. Dialoguer avec la direction : Anticiper les impacts éventuels sur l’organisation du travail (absences, retards, perturbations).
  3. Faire remonter les inquiétudes des salariés au sein des instances, en s’appuyant sur les attributions du CSE.

 

En résumé

Le 10 septembre 2025 pourrait marquer un tournant social dans l’automne. Dans ce contexte, les élus du personnel doivent jouer pleinement leur rôle de relais, de veille et de défense des droits des salariés. Sans se substituer aux syndicats, ils peuvent être des acteurs clés du dialogue social en entreprise.

Didier FORNO

Expert-comptable spécialisé dans les CSE

CEOLIS

Publié le 19/08/2025