Le ministère du Travail a publié le 7 mars 2022, les résultats de l’index d’égalité professionnelle. Dans le même temps, l’INSEE publiait une étude sur les inégalités professionnelles femmes / hommes. Ces deux études sont l’occasion de présenter une photographie des inégalités de genre dans le travail.

Une lente décrue des inégalités professionnelles

Premier constat de l’étude de l’INSEE : concernant l’activité et le chômage, femmes et hommes sont sur le chemin de l’égalité. En 2020, 67,6 % des femmes âgées de 15 à 64 ans sont en activité, contre 74,5 % des hommes. L’écart de taux d’activité est passé de 31 points en 1975 à 7 points. 8 % des femmes sont au chômage, pourcentage identique à celui des hommes.

L’écart de revenu salarial entre les femmes et les hommes a lui aussi fortement diminué. Il reste toutefois de 16,1 %. Des progrès restent donc à réaliser.

En 1982, seuls 4 % des femmes étaient cadres. Elles sont aujourd’hui 18 %. Elles représentent 43 % de la catégorie.

Mais de fortes disparités subsistent. Trois employées sur quatre sont des femmes. Et l’emploi des femmes se concentre toujours sur certains secteurs d’activité et métiers, notamment le tertiaire. Cette concentration a peu évoluée au cours de temps. Signe que le poids de la culture est toujours important.

Enfin, en raison des charges de famille, les femmes ont des interruptions de carrières beaucoup plus fréquentes que les hommes. Ce qui explique en grande partie la réduction du temps de travail, plus subit que désiré.
 

L’index de l’égalité 2022

Toutes les entreprises d’au moins 50 salariés doivent publier chaque année leur index d’égalité femmes / hommes. Le ministère du Travail vient de dévoiler les résultats de la campagne 2022.

Par rapport à l’année précédente, les résultats globaux des entreprises sont en amélioration. La note globale progresse. Elle était de 85 points sur 100 en 2021, elle est de 86 points sur 100 en 2022. La note est même de 89 points sur 100 dans les entreprises de plus de 1 000 salariés.

Seuls 2 % des entreprises ont obtenu une note de 100. Les marges de progrès sont donc importantes. Deux indicateurs sont à la « traine » : celui relatif au retour de congé maternité et celui concernant la part des femmes dans les dix plus hautes rémunérations.

156 entreprises ont une note inférieure à 75 points sur 100 depuis trois ou quatre ans. Elles se verront donc appliquer des pénalités.

Le calcul de l’index reste perfectible. En effet, 43 % des entreprises de 50 à 250 salariés ne peuvent déclarer d’index, car celui-ci est incalculable. Une réflexion doit être menée sur cette situation qui fausse en partie l’analyse des évolutions.

Didier FORNO

CEOLIS

Expert du CSE

Publié le 28/03/2022