Pour les CE, le transfert du patrimoine et des budgets du CE au CSE constitue un fait important. Il s’agit en effet de connaître précisément avec quels moyens va démarrer le CSE…

Le comité social et économique (CSE) va remplacer les délégués du personnel, le comité d’entreprise (CE) et le CHSCT. Le CSE est mis en place au niveau de l’entreprise. Des comités sociaux et économiques d’établissement et un comité social et économique central d’entreprise sont constitués dans les entreprises comportant au moins deux établissements distincts.

Se pose alors la question du transfert du patrimoine détenu par le comité d’entreprise au comité social et économique.

Une des ordonnances Macron précise que « l’ensemble des biens, droits et obligations, créances et dettes des comités d’entreprise, des comités d’établissement, des comités centraux d’entreprise, des délégations uniques du personnel, des CHSCT et des instances regroupées dans les entreprises d’au moins 300 salariés, sont transférés de plein droit et en pleine propriété aux comités sociaux et économiques mis en place au terme des mandats en cours des instances précitées et au plus tard au 31 décembre 2019. Ce transfert s’effectue à titre gratuit lors de la mise en place des CSE ».

Il est également indiqué qu’une convention doit être conclue entre les membres du CSE et les membres des anciennes instances, afin de définir les conditions dans lesquelles ces instances mettent à disposition du CSE les biens de toute nature, notamment les immeubles et les applications informatiques ainsi que, le cas échéant, les conditions de transfert des droits et obligations, créances et dettes relatifs aux activités transférées.

L’ordonnance « balai » du 20 décembre 2017 ajoute :

  • lors de leur dernière réunion, les anciennes instances décident de l’affectation des biens de toute nature dont elles disposent à destination du futur CSE et, le cas échéant, les conditions de transfert des droits et obligations, créances et dettes relatifs aux activités transférées ;
  • lors de sa première réunion, le CSE décide à la majorité de ses membres, soit d’accepter les affectations prévues par les anciennes instances, soit, de décider d’affectations différentes, ce qui laisse la décision finale aux nouveaux élus.

Du côté des comptes, il est conseillé de réaliser une clôture des comptes au plus près de la date de mise en place du CSE. Ces comptes devront être approuvés lors de la dernière réunion de CE. Dans les CE des entreprises de plus de 300 salariés, une commission au transfert peut être nommée pour suivre l’ensemble des opérations et préparer un rapport qui sera présenté au CSE. Le CSE nouvellement élu pourra ainsi connaître sa situation comptable de façon précise à la date de sa création, qui comprendra aussi les engagements pris par l’ancienne mandature avec effet sur la nouvelle et de l’inventaire du patrimoine à la date du transfert.

Les comptes devront comprendre le solde des subventions dues par l’entreprise, les sommes dues par les salariés pour leur participation aux activités sociales et culturelles, leurs dettes éventuelles, les contrats de travail des salariés du CE, les contrats avec les prestataires externes…

Si tous les éléments sont transférés de droit, un inventaire précis doit être joint aux comptes. Compte tenu de l’évolution des périmètres de la nouvelle instance et des probables évolutions à venir, comme un CE transformé en plusieurs CSE ou l’inverse, le patrimoine et les dettes doivent être très précisément calculés et validés par les instances.

Retrouvez cette article dans le prochain numéro du magazine INFLUENCE CE.

Didier FORNO

Expert-comptable du CSE

Publié le 18/07/2018