L'absentéisme en entreprise est un phénomène complexe qui peut entraîner des conséquences significatives sur la productivité, le climat de travail et la santé financière d'une organisation. Le Comité Social et Économique (CSE) joue un rôle crucial dans la gestion de cet enjeu.
L’absentéisme dans les entreprises françaises
L'absentéisme est un enjeu majeur pour les entreprises françaises. Selon une étude récente (Groupe APICIL), après une baisse entre 2020 et 2021, l’absentéisme est reparti à la hausse en 2022, tous secteurs et populations confondus. Le taux d'absentéisme en France a atteint 5,76% en 2022 contre 5% en 2021. La durée moyenne globale des arrêts de travail est 22 jours par salarié.
Cette hausse générale de l’absentéisme peut s’expliquer par l’évolution du rapport au travail des salariés français dans une ère post-COVID. La crise sanitaire a, en effet, généré chez eux de nouvelles aspirations, tels une quête de sens en lien avec les enjeux sociétaux, un besoin de reconnaissance, de fortes attentes en termes de conciliation des temps entre vie professionnelle et vie privée… qui constituent autant de potentielles sources de désengagement.
Pour les arrêts de travail de plus de 30 jours, la durée moyenne d’absence est passée de 220 à 300 jours entre 2021 et 2022, essentiellement du fait de la représentativité des pathologies psychologiques. Elles sont d’ailleurs devenues, entre 2020 et 2022, la première cause d’arrêt de travail pour les arrêts supérieurs à 30 jours.
Le secteur enregistrant le plus fort taux d’absentéisme est celui de la santé, de l’économie sociale et de l’éducation (7,44%, en hausse de +0,21 point).
Le secteur du transport et du commerce arrive en 2e position (6,36%, en augmentation de +1,52 point). Deux secteurs dont les conditions de travail ont été particulièrement éprouvantes ces derniers temps et qui sont touchés par les affections psychiques et les TMS.
Ces chiffres soulignent l'importance pour les entreprises de mettre en place des mesures pour prévenir l'absentéisme et soutenir la santé de leurs employés.
Le rôle du CSE dans la surveillance de l’absentéisme
Le CSE, en tant qu'organe représentatif du personnel, a pour mission de promouvoir la santé, la sécurité et l'amélioration des conditions de travail. Il est donc naturellement impliqué dans la prévention et la gestion de l'absentéisme. Le CSE peut, par exemple, proposer des actions de prévention des risques professionnels, contribuer à l'amélioration du climat social ou encore participer à la mise en place de politiques de ressources humaines favorisant l'engagement des salariés. Le CSE peut confier à la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) jugée utile sur ce sujet sensible.

Mais le rôle du CSE ne s'arrête pas là. Il est également important pour le CSE de suivre le taux de turn-over, c'est-à-dire le taux de rotation du personnel. Ce ratio, qui mesure le nombre de départs (volontaires ou non) par rapport à l'effectif moyen sur une période donnée, est un indicateur clé de la santé d'une entreprise. Un taux de turn-over élevé peut être le signe de problèmes sous-jacents, tels que des conditions de travail insatisfaisantes, un manque de reconnaissance ou une mauvaise gestion des ressources humaines.
Le suivi du taux de turn-over permet au CSE d'identifier les problèmes potentiels et de proposer des solutions adaptées. Par exemple, si le taux de turn-over est particulièrement élevé dans un département spécifique, le CSE peut recommander une enquête pour identifier les causes et proposer des mesures correctives.
Conclusion
Le rôle du CSE dans la gestion de l'absentéisme et le suivi du taux de turn-over est essentiel. En agissant comme un véritable partenaire social, le CSE peut contribuer à créer un environnement de travail sain et productif, bénéfique à la fois pour les salariés et pour l'entreprise.
Didier FORNO
Assistance du CSE
CEOLIS
Publié le 20/07/2023