L'absentéisme en entreprise est un phénomène complexe qui peut entraîner des conséquences significatives sur la productivité, le climat de travail et la santé financière d'une organisation. Le Comité Social et Économique (CSE) joue un rôle crucial dans la gestion de cet enjeu.

 

L’absentéisme et le turn-over en baisse dans les entreprises françaises en 2023

En 2023, le taux d'absentéisme dans les entreprises françaises a diminué à 5,06 %, par rapport à un pic de 5,64 % en 2022, selon les données de l'Observatoire de Diot-Siaci. Toutefois, ce taux reste plus élevé que celui de 2019, qui était de 4,78 %. L'année 2023 a vu une baisse notable du taux d'absence parmi les salariés en contrat à durée déterminée (CDD), mais une baisse moins marquée pour les contrats à durée indéterminée (CDI).

Malgré la diminution du nombre d'arrêts courts, notamment ceux liés à la COVID-19, la durée moyenne des arrêts pour maladie a augmenté (20,8 jours). Les longues absences, dépassant 90 jours, ont atteint des niveaux record en 2023. De même, les absences dues à des accidents de travail ou des maladies professionnelles sont à leur plus haut niveau historique. Ces éléments soulignent des enjeux critiques pour la santé au travail et la nécessité de vigilance.

Le secteur de la santé et de l'immobilier a vu une augmentation de l'absentéisme, tandis que d'autres secteurs ont connu une stabilisation ou une baisse. Les taux d'absence sont les plus élevés dans les régions des Hauts-de-France et du Grand Est, et les plus bas en Île-de-France, notamment en raison de la concentration de cadres qui sont moins touchés par les absences.

L'étude révèle également une baisse du taux de turnover en 2023 (il était de 14,95 %), bien que ce taux reste supérieur à ceux de 2020 et 2021. Les motifs de démission sont souvent liés à la charge de travail, au manque de reconnaissance, et à des conditions de travail stressantes.

65 % des télétravailleurs déclarent, par ailleurs, que ce mode d’organisation leur a permis d’éviter un arrêt de travail. Au total, 60 % des travailleurs admettent ne pas avoir sollicité d’arrêts alors qu’ils étaient malades.

Il est crucial pour les élus du personnel de comprendre ces tendances pour mieux soutenir les salariés, en promouvant des politiques de prévention, de reconnaissance et en améliorant les conditions de travail pour répondre aux besoins et aux attentes des employés.

 

Le rôle du CSE dans la surveillance de l’absentéisme

Le CSE, en tant qu'organe représentatif du personnel, a pour mission de promouvoir la santé, la sécurité et l'amélioration des conditions de travail. Il est donc naturellement impliqué dans la prévention et la gestion de l'absentéisme. Le CSE peut, par exemple, proposer des actions de prévention des risques professionnels, contribuer à l'amélioration du climat social ou encore participer à la mise en place de politiques de ressources humaines favorisant l'engagement des salariés. Le CSE peut confier à la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) jugée utile sur ce sujet sensible.

Mais le rôle du CSE ne s'arrête pas là. Il est également important pour le CSE de suivre le taux de turn-over, c'est-à-dire le taux de rotation du personnel. Ce ratio, qui mesure le nombre de départs (volontaires ou non) par rapport à l'effectif moyen sur une période donnée, est un indicateur clé de la santé d'une entreprise. Un taux de turn-over élevé peut être le signe de problèmes sous-jacents, tels que des conditions de travail insatisfaisantes, un manque de reconnaissance ou une mauvaise gestion des ressources humaines.

Le suivi du taux de turn-over permet au CSE d'identifier les problèmes potentiels et de proposer des solutions adaptées. Par exemple, si le taux de turn-over est particulièrement élevé dans un département spécifique, le CSE peut recommander une enquête pour identifier les causes et proposer des mesures correctives.

 

Conclusion

Le rôle du CSE dans la gestion de l'absentéisme et le suivi du taux de turn-over est essentiel. En agissant comme un véritable partenaire social, le CSE peut contribuer à créer un environnement de travail sain et productif, bénéfique à la fois pour les salariés et pour l'entreprise.

Didier FORNO

Assistance du CSE

CEOLIS

Publié le 16/04/2024