En 2013, les emplois rémunérés sur la base du Smic concernent plus de 8 % des salariés des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé. Ils sont moins souvent que les autres en CDI et à temps complet.

Ils concernent surtout des postes d’employés et d’ouvriers non qualifiés, et sont plus fréquents dans le commerce et l’hébergement-restauration. Toutes choses égales par ailleurs, les jeunes de moins de 25 ans et les femmes sont plus souvent rémunérés sur la base du Smic.

Alors que 21,1% des emplois en CDD et 28,3% des autres formes d’emploi (contrat aidé, intérim) sont rémunérés sur la base du SMIC, seuls 7,6% des emplois en CDI le sont. De même, les temps partiels sont concernés à 21,1% alors que les emplois à temps complets ne le sont qu’à 5,9%.

Il y a donc une réelle « discrimination » sur le niveau de salaire en fonction du type de contrat. Cela est en partie dû à la qualification des emplois faisant l’objet de contrats précaires (CDD, contrat aidé, intérim) ou à temps partiel.

Les salariés rémunérés sur la base du Smic perçoivent moins souvent des compléments de salaire que les autres salariés. Néanmoins, une fois pris en compte tous les éléments de rémunération (salaire de base, primes et autres compléments de salaires, heures supplémentaires), 10,7 % des salariés rémunérés sur la base du Smic dans une entreprise de 10 salariés ou plus gagnent au total 1,3 Smic ou plus.
Le Smic, pour une partie non négligeable des salariés concernés, n’est que la base de la rémunération qui, contrairement aux emplois plus qualifiés, se trouve complétée par des éléments annexes de rémunération avec principalement des heures supplémentaires plus fréquentes que pour les emplois qualifiés.

La proportion de salariés rémunérés sur la base du Smic est variable en fonction de la taille de l’entreprise : d’un peu plus de 12% pour les entreprises de moins de 100 salariés elle baisse à 5,5% pour celles qui emploient plus de 500 salariés.

De même, l’ancienneté joue un rôle important puisque 18,5% des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté sont rémunérés sur la base du Smic alors qu’ils ne sont plus que 3,7% dans ce cas après 10 ans d’ancienneté.

Enfin, il vaut mieux travailler dans le secteur de l’information et de la communication où seulement 1,1% des salariés sont rémunérés sur la base du Smic que dans celui de l’hébergement et de la restauration qui voit le taux s’envoler à 21,3% !

Source DARES-Analyses n°2016-014

Hugues NODET
CEOLIS

Publié le 23/03/2016