L'INSEE (Institut National de la statistique et des études économiques) vient de publier son dossier France, portrait social, édition 2013. Ce document dresse le portrait contrasté d'une France touchée par la crise.

 

Revenu salarial moyen :

 

Le revenu salarial moyen, c'est à dire net de cotisations sociales (sans tenir compte du nombre d'heures réalisées) s'établit à 20 050 euros annuels en 2011. Il est de 17 210 euros pour les femmes et de 22 640 euros pour les hommes. Il est de 21 970 euros dans la fonction publique et de 19 530 euros dans le secteur privé.

 

Les disparités de revenu salarial, pour l'ensemble de la population, s'expliquent pour 15 % par des disparités de salaire horaire et pour 85 % par des disparités de durée d'emploi.

 

L'écart de rémunération entre les hommes et les femmes s'explique par une durée du travail moindre (travail à temps partiel) et par une sous représentativité des femmes dans certains secteurs d'activité (industrie, construction) où les rémunérations sont plus élevées. En revanche, les femmes sont sur représentées dans des secteurs à plus faibles rémunérations (commerce, action sociale et fonction publique hospitalière).

 

Emploi, conditions de travail et santé :

 

A 35 ans, un homme ouvrier a une espérance de vie inférieure de 6,3 ans à celle d'un cadre. Cette situation traduit le lien existant entre position dans la hiérarchie et santé d'une personne.

 

Depuis une vingtaine d'années, le travail se densifie, les rythmes s’accélèrent, l'autonomie de réduit. La prévention des risques professionnels est donc un enjeu majeur de santé publique.

 

Les agriculteurs, les artisans et les ouvriers déclarent des conditions de travail globalement plus difficiles que les autres catégories, en raison de contraintes physiques (charges lourdes, produits toxiques) et horaires (travail de nuit, travail posté). Les cadres déclarent subir de fortes exigences dans leur travail (« travail sous pression »). Les hommes apparaissent plus exposés que les femmes aux conditions de travail difficiles.

 

Depuis 2006, les conditions de travail se dégradent. La crise économique explique en grande partie cette situation.

 

Population active :

 

En 2012, la population active est estimée à 28,6 millions de personnes, dont 14,9 millions d'hommes et 13,6 millions de femmes. Le taux d'activité de ces personnes est de 70,9 %.

 

Emploi :

 

En 2012, 25,8 millions de personnes occupent un emploi. Près de 9 actifs occupés sur 10 sont des salariés. Les CDD, l'intérim et l'apprentissage représentent 12 % de l'emploi total. 18 % des personnes ont un emploi à temps partiel. 6,9 % des hommes travaillent à temps partiel contre 30,2 % pour les femmes.

 

Chômage :

 

En 2012, 2,8 millions de personnes sont au chômage, soit 9,8 % de la population active. Seul les cadres sont épargnés par la hausse du chômage. Le taux de chômage des ouvriers non qualifiés est 5,5 fois plus important que chez les cadres. 40,8 % des chômeurs sont sans emploi depuis plus d'un an.

 

Durée et conditions de travail :

 

La durée hebdomadaire moyenne du travail était en 2012 de 37,9 heures. 41,1 heures pour les personnes à temps complet et 23 heures pour les temps partiels. Cette durée est largement supérieure pour les travailleurs indépendants : 54,7 heures pour les agriculteurs, 49,2 heures pour les artisans, commerçants et chefs d'entreprises.

 

Plus de 50 000 maladies professionnelles ont été reconnues en 2010, dont 85 % de troubles musculo-squelettiques (TMS). Les ouvriers et les femmes sont les plus exposés.

 

Salaires du secteur privé et des entreprises publiques :

 

En 2011, un salarié du secteur privé ou d'une entreprise publique perçoit en équivalent temps plein, une rémunération nette annuelle de 25 560 euros. Ce salarie varie de 23 200 euros dans le commerce à 27 450 euros dans l'industrie.

 

Salaires de la fonction publique :

 

En 2011, la fonction publique emploie 5,5 millions de personnes. Un salarié gagne en moyenne par an, en équivalent temps plein, une rémunération nette de : 29 210 euros dans la fonction publique d’État, 21 870 euros dans la fonction publique territoriale et 26 490 euros dans le secteur hospitalier public.

 

Etude complète de l'INSEE : http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/FPORSOC13.pdf

 

Didier FORNO

CEOLIS

 

Publié le 04/01/2014