L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) vient de publier son nouvel indicateur d’étude du taux de pauvreté et des inégalités en France.

En 2018, le taux de pauvreté a fortement augmenté et concerne 14,7 % de la population. Ce sont donc 9,3 millions de personnes qui sont touchées par cette pauvreté. C’est la plus forte hausse depuis 2010.

Comment expliquer cette dégradation ?

Elle est le résultat des « réformes » Macron, dans les domaines économiques : suppression de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune), mise en place du prélèvement forfaitaire sur les dividendes et baisse des allocations logement dans les HLM.

Un autre élément a également un impact important : la nature des revenus financiers des ménages. 2018 a été une année record de distribution de dividendes par les grandes sociétés. Ces dividendes sont principalement perçus par les hauts revenus. À l’inverse la rémunération des placements à taux fixes (livrets d’épargne) qui concernent surtout les ménages modestes, n’ont jamais été aussi bas.

La conjonction de ces deux phénomènes (baisse des impôts pour les plus riches et faibles des taux de rémunération de l’épargne des plus modestes) fracture encore un peu plus notre société.

La théorie du « ruissellement » chère à notre Président de la République fonctionnera-t-elle ?

Quand on voit le creusement des inégalités dans le monde, depuis 20 ans, on peut en douter. Le dernier rapport publié par OXFAM laisse sans voix :

  • la fortune des milliardaires a augmenté de 900 milliards de dollars, soit 2,5 milliards de dollars par jour en 2017,
  • les 26 personnes les plus riches du monde, possèdent autant que les 3,8 milliards de personnes qui composent la moitié la plus pauvre de l’humanité,
  • pour chaque dollar de recette fiscale, seulement 4 centimes proviennent de la fiscalité sur la fortune,
  • tous les jours 10,000 personnes meurent du fait d’un manque d’accès à des soins de santé abordables.

Didier FORNO

Expert-comptable CSE

Publié le 17/10/2019