La DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) vient de publier une étude sur la pénibilité au travail. L’occasion de faire le point sur un sujet au cœur de l’actualité, avec la mise en œuvre du compte pénibilité.

En France, plus de 8 millions de salariés, soit près de 40 %, sont exposés à au moins un des facteurs de pénibilité. Les ouvriers sont plus exposés que les autres salariés. 70 % des ouvriers sont exposés à au moins un des facteurs de pénibilité, contre seulement 12 % des cadres. Les employés sont également largement concernés  (48 % d’entre eux).

Les contraintes physiques concernent 43 % des ouvriers (manutention manuelle de charges, postures pénibles).

L’environnement physique agressif (produits chimiques, températures extrêmes, bruits nocifs) concerne 48 % des ouvriers. Ils sont plus particulièrement exposés aux agents chimiques dangereux (31 %) et au bruit (31 %). Une part importante des employés (16 %) sont exposés à des agents chimiques dangereux. C’est le cas des aides-soignants (26 %), des agents de services hospitaliers (36 %), des aides à domicile et aides ménagères (27 %) et des coiffeurs et esthéticiens (54 %).

Le travail de nuit, le travail en équipes alternantes et le travail répétitif concernent 34 % des ouvriers non qualifiés.

Les salariés sont plus ou moins exposés à la pénibilité, selon le secteur d’activité : 66 % dans la construction, 56 % dans l’industrie manufacturière et 52 % dans l’agriculture. Certains secteurs du tertiaire sont également concernés : 40 % des salariés du secteur de la santé, du commerce, du transport.

Les jeunes sont les plus exposés aux facteurs de pénibilité. L’avancé dans la carrière permet de trouver des conditions de travail moins pénibles, voire de changer de métier. Les intérimaires, les apprentis et les stagiaires sont également fortement concernés.

L’exposition entre les hommes et les femmes présente également de fortes disparités. 46 % des hommes contre 31 % des femmes sont exposés à des facteurs de pénibilité. Cette situation s’explique par les différences, parfois très marquées, dans l’exercice de certaines fonctions. Les fonctions de production, de manutention et d’installation étant d’avantage exercées par des hommes.

Etre exposé à au moins un facteur de pénibilité est également associé à un surcroît de risque d’accident du travail : 12 % des salariés exposés à un facteur de pénibilité ont connu au moins un accident de travail au cours des 12 derniers mois, contre moins de 5 % pour les non exposés.

Didier FORNO

CEOLIS

Publié le 11/01/2015