Globalement, sur les dix dernières années, le nombre d’accidents du travail est en baisse (- 14 %), mais avec une hausse pour les femmes. Comment expliquer cette évolution qui peut sembler contradictoirE ?

Plusieurs hypothèses sont avancées : un turnover plus important chez les femmes, une sous-évaluation de l’exposition aux risques et pénibilités des femmes dans certains emplois, métiers ou secteurs. On parle « d’invisibilité des risques ». Les secteurs à prédominance féminine (services, soins, commerce, administratif) seraient considérés comme moins à risques, que des secteurs dits « masculins » comme le BTP, l’industrie et l’énergie. Le manque de prise en compte des différences biologiques et sociales (morphologie, taill, etc …) accentuerait cette sous-estimation.

En matière de maladie professionnelle, la situation est encore plus inquiétante, avec sur les dix dernières années, une explosion de la reconnaissance des maladies (+ 170 %) !

Les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent en 2012 près de 78 % du total des maladies professionnelles indemnisées. Ce risque touche particulièrement les femmes. Les hommes sont eux, plus exposés aux cancers professionnels.

Didier FORNO

CEOLIS

Publié le 18/02/2015